The IT Crowd
The IT Crowd
Qu'est-ce que c'est?
"Rholàlà, encore un truc de geek, avec des bonshommes en pixels sur l'affiche, merci bien, quoi >_<"
Rien n'est moins faux.
"The IT Crowd", les gens du département informatique, c'est une sitcom britannique très, très sympa, qui a cet avantage non négligeable d'être au format "6 épisodes de 20 minutes", encore plus court qu'un drama! Ca nous permet donc de regarder toute une saison en une journée ou une soirée. Je me suis donc bien amusée à regarder ça alors que je n'avais pas grand chose à faire, et je vous assure que ce ne fut pas du temps perdu (je m'y connais, en temps perdu, on peut me faire confiance). En plus, ça nous permet d'apprécier l'accent britannique des acteurs - après, c'est selon, ils parlent de façon très typée - parce que l'accent américain des séries américaines, je commençais un peu à en avoir ras le béret, quelle que soit la région. Et puis l'accent britannique, tout le monde sait que c'est l'accent le plus sexy qui existe, enfin.
Mais je parlais de IT Crowd. Le titre nous fait nous interroger, et tout de suite, on se pose la question: mais ces gens du département informatique, qui sont-ils? Et puis d'ailleurs, c'est quoi le département informatique?
Le département informatique, dans l'entreprise Reyhnold, c'est le sous-sol. Le truc complètement paumé de chez paumé, l'antre des pestiférés, là où personne ne descend jamais parce qu'en fait c'est tellement un concept étranger que ça en devient presque une autre planète. Et effectivement, lorsqu'on y regarde de plus près, le sous-sol alloué au département informatique, c'est une autre planète. C'est un joyeux bordel, le paradis du geek et du nerd de base, avec quelques vieux bureaux au rebut et des carcasses d'ordi qui s'accumulent (supeeer, plein de matière pour bricoler!), des tasses de café froid à moitié vide un peu partout, une mystérieuse porte rouge qu'il ne faut pas ouvrir, notamment un fer à souder, des téléphones (horreur!), des posters ringards ou crétins, tiroirs pleins de sachets de chips et de magazines de lingerie et de hardware, enfin bref, on l'aura compris, le sous-sol est le repaire d'un nerd et d'un geek qui ont eu cette veine incroyable de faire de leur particularité un métier (veinards). Ils ont à s'occuper de la hotline de l'entreprise, à leur grand malheur, et laissent sonner le téléphone aussi longtemps que possible lorsqu'on chercher à les joindre; lorsque finalement ils décrochent, c'est pour poser la question de base "Avez-vous vérifié que l'ordinateur est branché?" Si effectivement cette bande de n00bs du 4e étage a bien vérifié, les ingénieuuuurs informaticieeeens ♪ promettent de passer réparer ça aussi vite que possible, et laissent poireauter tout le monde pendant quatre ou cinq bonnes heures. Du coup, de façon étonnante, ils ne sont pas très aimés du reste de l'entreprise et il n'est pas rare que quelqu'un descende pour leur casser la gueule.
Mais un jour, le PDG, Deyhnolm Reyhnolm, engage une chef de service dont le CV assure qu'elle est une crack en informatique; en réalité, Jen n'y connaît fichtrement rien, mais Reyhnolm s'y connaît encore moins, et l'engage. Assez rapidement, Moss et Roy, les habitants du sous-sol, réalisent qu'elle est complètement à côté de la plaque question informatique, et elle se retrouve officieusement nommée au poste de "relations publiques" avec le reste de l'entreprise, pour assurer la communication entre les deux ermites vivant en autarcie totale dans leur sous-sol et le reste du personnel.
Qui sont-ils, alors, ces spécimen?
Les filles d'abord, commençons par Jen; fraîchement arrivée au département informatique, c'est une femme relativement normale avec une fâcheuse tendance à collectionner les rendez-vous amoureux ratés voire complètement foireux, et une amoureuse de chaussures. Parfois, il lui arrive d'oublier qu'elle travaille avec deux mecs d'une espèce assez particulière, le genre qui ne comprennent pas que le corps de l'homme et celui de la femme sont différents. Ou même que dans la société il y a des règles particulières comme la politesse ou d'autres choses complètement insensées du même genre.
En gros, elle est un peu la baby-sitter des deux mecs, et fait office de tampon entre leur bizarrerie et l'agacement du reste du personnel. Ce qui ne signifie pas qu'elle est parfaite; en fait, elle aussi se retrouve dans des galères assez incroyables, et même si elle peut rarement compter sur Moss et Roy pour la tirer d'affaire, cela donne souvent lieu à des situations d'un comique profond.
Nos informaticiens ensuite. Inutile de le nier, nous avons ici droit à deux énormes caricatures auxquelle le concept de subtilité est complètement inconnu.
Pourtant, et j'en ai été fort surprise, Moss et Roy sont totalement crédibles. Probablement parce que je connais en chair et en os un bonhomme qui ressemble à Moss, et qu'il est le plus incroyable des deux.
Maurice Moss est un trentenaire profondément nerdesque, dont le cerveau ne conçoit pas vraiment les choses comme le reste du monde, avec un léger handicap social dû justement à son malheureux problèmes de premier degré; s'il y en a un qui ne comprend ni second degré ni sous-entendus, c'est bel et bien Moss. Il se laisse même parfois aller à faire des blagues un peu nazes dans le registre des jeux de mots. Sa tenue est l'uniforme de son espèce; une chemise à carreaux à manches courtes, rentrée dans le pantalon, et une grosse paire de lunettes à la monture qui doit bien peser un kilo. Cerise sur le gâteau, et c'est le cas de dire: sa coupe afro avec la raie sur le côté, qui bat tous les records (mais quand même pas ceux des Johnny's). Moss vit toujours chez sa mère et est un garçon foncièrement gentil; seulement voilà, il est franchement décalé par rapport au reste du monde, et reste persuadé que sa meilleure invention reste l'échelle pour aider les papillons à sortir des baignoires.
Roy l'irlandais, lui, est un peu plus en phase avec le monde qui tourne autour de lui, mais il ne faut pas s'y tromper, c'est dans le seul et unique but de s'en éloigner encore davantage. Il est plus de la veine "geek"; plutôt que de faire des recherches google à longueur de journée, il reste devant son PC à faire sa vie et saute sur la moindre occasion d'aller draguer les femmes des services au-dessus sans pour autant avoir la moindre chance avec elles. Mais contrairement à Moss, il comprend les tenants et les aboutissants de l'univers qui les entoure et c'est celui des deux qui pige le plus vite lorsque Jen a des problèmes de fille, même s'il faut un certain temps aux deux boulets avant d'en arriver là.
Richmond, lui, c'est un personnage secondaire; c'est l'être qui vit de l'autre côté de la porte rouge et dont le boulot consiste à surveiller les lumières qui clignotent. Autrefois fier blondinet en ascension permanente au coeur de l'entreprise, il a désormais été rétrogradé sous les ordres des mecs de l'IT (c'est dire!) depuis qu'il a découvert Craddle of Filth, le groupe qui a changé sa vie. Richmond s'est mis à la musique gothique, puis au style, à l'état d'esprit, et au final Moss et Roy ont fini par lui interdire de sortir de son local à petites lumières tellement il flingue l'ambiance. Cependant, il lui arrive tout de même de sortir parfois, la nuit, ou lorsqu'il n'y a personne. A partir de l'arrivée de Jen, tout de même, il finit par exhumer sa carcasse de son cagibi pour aller dire coucou de temps à autre. En dépit du caractère profondément glauque du personnage, il est très amusant^^ J'aurais aimé dire que c'est le plus amusant, mais ils le sont tous, à leur manière, et il est impossible de déterminer lequel est le meilleur...
Pour conclure
The IT Crowd n'est certes pas la sitcom de votre vie; mais c'est tout de même une série qui nous permet de nous payer de sacrées tranches de fou rire, avec un humour anglais assez innocent et toujours sympathique, très agréable, somme toute. C'est quelque chose à regarder un jour où on n'a pas envie de se prendre la tête, ou lorsqu'on a besoin d'une bonne tranche de fou rire... ou tout simplement pour étudier la psychologie du geek et du nerd, car je trouve que Roy et Moss ne sont plutôt pas mal dans le genre - j'ai du mal à me décider pour mon préféré, d'ailleurs. Peut-être Roy, en dépit de son absence totale de sex-appeal, parce que vous connaissez tous ce qui se dit, "Kiss me I'm Irish!"
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